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Question de M. Roger Karoutchi (Hauts-de-Seine - Les Républicains) publiée le 07/03/2024

Question posée en séance publique le 06/03/2024

M. le président. La parole est à M. Roger Karoutchi, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.)

M. Roger Karoutchi. Monsieur le Premier ministre, quelle différence votre gouvernement fait-il entre une croix et une flèche ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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Réponse du Ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques publiée le 07/03/2024

Réponse apportée en séance publique le 06/03/2024

M. le président. La parole est à Mme la ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques. (Vives exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Amélie Oudéa-Castéra, ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques. Monsieur le sénateur Karoutchi, vous me posez une question avec le panache et l'esprit que l'on vous connaît. Jouons donc ensemble au jeu des sept erreurs sur cette affiche des jeux Olympiques et Paralympiques.

Vous aurez sûrement remarqué que la tour Eiffel y est rose et qu'elle est encerclée par le Stade de France, que le métro passe sous l'Arc de Triomphe sur lequel se joue une partie de tennis fauteuil,...

M. Fabien Genet. C'est hors sujet !

Mme Amélie Oudéa-Castéra, ministre. ... que les jardins de Versailles sont proches de l'obélisque et que celui-ci est à la place du Champ-de-Mars. Il ne vous aura de même pas échappé que la vague de Teahupo'o, en Polynésie française, roule sur la marina de Marseille. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.)

Ces erreurs sont multiples ; il s'agit d'écarts à la réalité, qui portent un nom : la liberté d'un artiste (Vives protestations sur les travées du groupe Les Républicains.), que notre pays s'est toujours honoré de préserver, d'encourager, de respecter. Cette affiche est tout cela, elle n'est en aucune manière une reproduction, mais bien une interprétation qui se veut joyeuse et foisonnante d'une ville-stade réinventée.

Cette affiche n'est pas une commande d'État, mais le geste libre (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) d'un artiste créatif, courageux, inspiré par ces jeux Olympiques et Paralympiques.

M. Olivier Paccaud. C'est du wokisme !

Mme Amélie Oudéa-Castéra, ministre. J'aurais aimé vous entendre souligner, monsieur le sénateur que, pour la première fois sur un dessin de cette importance, les jeux Olympiques sont mis sur le même plan que les jeux Paralympiques. Vous auriez pu aussi chercher des drapeaux tricolores, il y en a, près de notre Phryge, et il y en aura plein les stades et plein les podiums.

Cette affiche, c'est la France (Oh ! sur les travées du groupe Les Républicains.), les jeux Olympiques et Paralympiques, elle représente la liberté que nous aimons, celle de nos artistes. (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe RDPI. - Vives protestations sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Jean-Raymond Hugonet. Il n'y a pas de drapeaux, il n'y a pas nos couleurs !

M. le président. La parole est à M. Roger Karoutchi, pour la réplique.

M. Roger Karoutchi. Non, madame la ministre, je le regrette, il ne s'agit pas de la même chose. Vous pouvez peindre la tour Eiffel dans la couleur que vous souhaitez, mais vous ne pouvez pas enlever la croix du dôme des Invalides, qui trône depuis Louis XIV. Vous ne pouvez pas changer l'histoire de France.

Vous pouvez laisser libre cours à l'imagination d'un artiste et à son coup de crayon, mais le Gouvernement et le Parlement ne sont que des incarnations provisoires de la Nation ; nous avons des prédécesseurs, nous aurons des successeurs. Cette nation est fière d'organiser les jeux Olympiques, mais elle refuse d'être effacée, de voir les symboles et l'histoire qui l'ont façonnée être reniés.

Libre à vous de jouer sur les couleurs, mais une croix orne le dôme des Invalides depuis trois cent cinquante ans, de même qu'une croix se dresse au sommet de la flèche de Notre-Dame, que nous étions tous très fiers, il y a trois mois jour pour jour, de voir rétablie.

Les symboles de la France, son histoire, fondent la Nation ; sans Nation, point de République, point d'évolution, point de solidarité.

Aujourd'hui, le « wokisme » mondialisé (Exclamations ironiques sur les travées du groupe GEST.) s'emploie à faire disparaître les symboles de la Nation. Quelles que soient nos sensibilités politiques, si nous souhaitons que celle-ci évolue, nous ne saurions pourtant l'effacer, car nous disparaîtrions. Les nations ne sont pas éternelles, pas plus que ne le sont les États et les empires.

Faites la Nation, toute la Nation ; la République, toute la République ; la France, toute la France ; n'effacez pas nos symboles ! (Les sénateurs du groupe Les Républicains, ainsi que MM. Joshua Hochart, Christopher Szczurek et Aymeric Durox se lèvent et applaudissent longuement. - Applaudissements sur les travées du groupe UC. - MM. Hussein Bourgi et Jean-Marc Vayssouze-Faure applaudissent également.)

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